Dérive, diptyque photo,
extrait de la série
DiAgonales,
© Adrien Frouin - Didier
Frouin-Guillery, 2017
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Une ou plusieurs personnes se livrant à la
dérive renoncent, pour une durée plus ou moins longue, aux raisons de se
déplacer et d’agir qu’elles se connaissent généralement, aux relations, aux
travaux et aux loisirs qui leur sont propres, pour se laisser aller aux
sollicitations du terrain et des rencontres qui y correspondent. La part de
l’aléatoire est ici moins déterminante qu’on ne croit : du point de vue de
la dérive, il existe un relief psychogéographique des villes, avec des courants
constants, des points fixes, et des tourbillons qui rendent l’accès ou la
sortie de certaines zones fort malaisés.
Guy Debord, Théorie de la dérive, texte publié dans les revues Les Lèvres nues n°9, décembre 1956 et Internationale Situationniste n°2,
décembre 1958.