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Attacher, dessin numérique,
© Didier Frouin-Guillery, 2007-2017série des Nulle part |
jeudi 28 septembre 2017
mardi 26 septembre 2017
dimanche 24 septembre 2017
La réalité augmentée
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La réalité augmentée, diptyque photo,
© Didier
Frouin-Guillery, 2017
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Le jeu est très en usage en Europe :
c’est un état que d’être joueur ; ce seul titre tient lieu de naissance,
de bien, de probité : il met tout homme qui le porte au rang des honnêtes
gens, sans examen, quoiqu’il n’y ait personne qui ne sache qu’en jugeant ainsi,
il s’est trompé très souvent ; mais on est convenu d’être incorrigible.
Montesquieu, Lettres persanes, Lettre 56, Usbek à Ibben, à
Smyrne.
jeudi 21 septembre 2017
Walker events
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Walker events, diptyque photo,
extrait de la série
Paris
© Didier
Frouin-Guillery, 2017
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Pour ceux qui le veulent, ou en ont besoin,
une bonne exposition est une leçon pour le regard. Et pour ceux qui n’ont
besoin de rien, ceux qui sont riches en eux-mêmes, c’est un moment d’excitation
et de plaisir visuel. Il devrait être possible d’entendre des grognements, des
soupirs, des cris, des rires et des jurons dans la salle d’un musée,
précisément là où ils sont habituellement refoulés. Ainsi, dans les expositions
classiques, certaines qualités des images peuvent également être refoulées,
voire totalement perdues. J’aimerais m’adresser aux yeux de ceux qui sont
capables d’apprécier pleinement la valeur des choses, sans être sujets aux inhibitions
liées à la bienséance publique. Je veux dire ici, qu’avec un peu de chance, le
vrai sentiment religieux peut parfois être éprouvé même dans une église et
qu’il est possible de percevoir l’art ou de le sentir sur la cimaise d’un
musée. Ceux d’entre nous qui vivent grâce à leurs yeux – les peintres, les
designers, les photographes, ceux qui regardent les filles – seront tout aussi
amusés que consternés par cette demi-vérité : « Nous sommes ce que
nous voyons » ; et par son corollaire : nos œuvres complètes sont,
pour une bonne part, des confessions autobiographiques, impudiques et joviales,
mais dissimulées par l’embarras de ce qui ne peut être dit. Pour ceux qui
comprennent ce langage, il s’agit bien de cela. Nous ne savons simplement
jamais qui se trouve dans notre public. Quand celui-qui-voit surgit pour
examiner notre œuvre et qu’il saisit nos métaphores, nous sommes tout
simplement pris en flagrant délit. Devrions-nous nous excuser ?
Walker Evans, Boston Sunday Globe, 1er août 1971.
Cette
citation clôturait l’exposition Walker Evans au Centre Pompidou (Paris, 26 avril
2017 - 14 août 2017).
mardi 19 septembre 2017
L'oiseleur
dimanche 17 septembre 2017
vendredi 15 septembre 2017
mardi 12 septembre 2017
Avec ou sans histoire
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Avec ou sans histoire, triptyque photo,
extrait de la série
Paris
© Didier
Frouin-Guillery, 2017
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On ne peut pas vivre avec une expérience qui demeure sans histoire,
semble-t-il.
Même l’herbe n’est ni verte ni jaune, les nuages bas ne sont pas
violets… L’expérience fait ses preuves quand elle rend crédible l’expérience
qu’elle s’invente.
Max Frisch, Journal (1946-1949), Collection Du monde entier, éditions Gallimard,
1964
dimanche 10 septembre 2017
L'eau du bain
vendredi 8 septembre 2017
mercredi 6 septembre 2017
dimanche 3 septembre 2017
Mémoire brodée
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Mémoire brodée, triptyque photo,
© Didier
Frouin-Guillery, 2017
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Toi, le soir dans ton bureau, silencieuse comme
une ombre, et moi enfant très jeune à tes côtés, tout aussi concentré, qui t’observais
le nez au ras de la planche de travail… Je te regardais esquisser au crayon tes
modèles de couture, découper les patrons, coudre et broder. Pour ton mémoire de
professeur, tu avais collecté, dessiné, reporté, dans des carnets et des
classeurs, les motifs de broderie de toutes les régions du Maroc que tu te préparais
à enseigner à des jeunes filles, tes futures élèves. Tes gestes et tes images
étaient bien mystérieux pour l’enfant que j’étais, et cela me ravissait, je redessinais
tout des yeux avec toi...
Tes traits et tes crayons de couleurs m’apparaissaient
plus lumineux encore quand nous sortions le dimanche après-midi pour notre
promenade favorite. Nous allions alors déambuler dans le labyrinthe végétal et
minéral de la Vallée Heureuse. Ce
grand vallon était lui-aussi bien dessiné, avec des terrasses et des parterres,
des bassins et des cascades, qu’une sorte de Facteur Cheval, viticulteur et jardinier
autodidacte, avait réalisé à la sortie de Meknès, sur la route de Fès.
Là, dans cette vallée, m'attendait un espace féérique fait de fleurs et de
rocailles, avec ses oiseaux et ses grenouilles, ses carpes et ses
poissons rouges, que j’essayais de poursuivre partout du regard…
Je retrouve aujourd'hui dans tes broderies marocaines, maman,
les traces de mon émerveillement.
Ma mère Muguette est décédée le 21 août dernier.
Ma mère Muguette est décédée le 21 août dernier.
samedi 2 septembre 2017
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