jeudi 4 août 2016

Le Drame du taureau





Toreros, montage et photographie de Nîmes, Didier Frouin-Guillery, 2016
A gauche, tableau de Pietro Annigonni, La Soffitta del Torero,
découvert dans l’exposition Mannequin d’artiste, Mannequin fétiche,
au Musée Bourdelle, Paris, 2015




“A Nîmes la statue de Nimeño a pris la voie des airs ce lundi matin. Via un engin de levage, elle a, en effet, été enlevée du parvis des arènes où elle trône et a été chargée sur un véhicule. Direction sa fonderie d'origine, à Paris, où elle va faire l'objet d'une expertise avant la phase de sa restauration.
L'opération s'est déroulée avec l'accord de Séréna Carone, la sculptrice qui a réalisé l'œuvre et qui est régulièrement tenue informée de l'état de la statue. Victime à plusieurs reprises d'actes malveillants, celle-ci sera de retour dans quelques semaines pour le plus grand bonheur des Nîmois, des aficionados et des touristes qui sont nombreux, chaque jour, à immortaliser, auprès de la représentation de l'illustre torero, leur passage à Nîmes.”





Pendant la semaine d’inauguration des Rencontres de la photographie d’Arles, j’ai logé cette année à Nîmes. Je suis passé devant cette statue du torero Nimeño tous les soirs en rentrant à mon hôtel. Et tous les soirs j’ai eu cette double pensée pour Lucien Clergue, en lien avec les Rencontres d'Arles, et pour son premier film Le Drame du taureau (1965, prix Louis Lumière 1966) découvert cet hiver dans son exposition au Grand Palais.
Cette œuvre marquante montre “la corrida filmée au plus près du taureau, que ce soit dans son enclos avant la corrida, dans l'arène lorsqu'il affronte le torero, ou encore sur la remorque du véhicule qui le conduit chez le boucher à travers les rues de la ville en fête. Ce procédé ajoute à la dramaturgie et on sent d'autant plus l'ambiance, la tension qui règne pendant la corrida et l'émotion qui jaillit devant l'agonie […].”
Un point de vue inédit et fort sur ce spectacle de mort.