mercredi 1 juin 2016

Coup de pinceau, trait de pinceau





Didier Frouin-Guillery, diptyque photographique extrait de la série Ères de jeux, 2016
© DFG







“Par le moyen de l'Unique Trait de Pinceau, l'homme peut restituer en miniature une entité plus grande sans rien en perdre : du moment que l'esprit s'en forme d'abord une vision claire, le pinceau ira jusqu'à la racine des choses.

L'Unique Trait de Pinceau est la racine et l'origine première de la calligraphie et de la peinture. Bien que la peinture et la calligraphie se présentent concrètement comme deux disciplines différentes, leur accomplissement n'en est pas moins de même essence.

Le monde ne s'en tient pas à une seule méthode, ni la Nature à un seul don. Ceci n'est pas seulement manifeste en peinture mais aussi en calligraphie. L'Unique Trait de pinceau est la racine et l'origine première de la calligraphie et de la peinture.”

Les propos sur la peinture de Shi Tao - Traduction et commentaire par Pierre Ryckmans, in Arts asiatiques, tome 14, 1966. pp. 79-150.
- Chapitre I, L'Unique Trait de Pinceau, p. 81
- Chapitre XVII, En union avec la calligraphie, p. 140
Réédition chez Plon, Paris, 2007, Les propos sur la peinture du moine Citrouillle-Amère SHITAO, traduction par Pierre Ryckmans.

Shi Tao, feuillets d'album






Caractères chinois de l’écriture du mot MANTE




Exercice d’écriture du mot MANTE en chinois





mardi 31 mai 2016

La Paz (deux souvenirs)



Je vais boire une chicha. Je m’attable au fond de la salle d’un café rempli de boliviens. En face de moi une petite Indienne est occupée à écrire sur un cahier d’écolier. Un signe du fond du comptoir, et l’enfant glisse de sa chaise, s’installe sur le carrelage pour poursuivre ses devoirs, comme agenouillée à mes pieds. Elle me fixe intensément de ses yeux noirs jusqu’à me pincer le cœur, fort, très fort. Je quitte aussitôt ma place et le café…


 
Devant moi, sur le trottoir, une femme Indienne titube et s’effondre en se tenant la tête. Elle a perdu connaissance. Des passants accourent et crient en regardant en l'air, et en levant le poing. C'est un moment d'affolement où je n'ai pas ma place. Je continue de marcher, et, un peu plus loin, mon pied butte sur une petite pierre que j'aurais pu tenir dans ma paume, une pierre ensanglantée sur laquelle est collé un gros lambeau de cuir chevelu, celui de la femme à terre. Juste au-dessus de nous, le chantier d’un gratte-ciel…

DFG





Vue (rêvée) des montagnes des Andes environnant la ville de La Paz  © DFG