Elle traverse
la lumière, et quand elle touche au silence, l'image se pose sur la pierre. Elle attend d’être oubliée, et enfouie là, sous les feuilles, dans les
racines.
Quand j’arrive au-dessus, j’écoute
chuchoter la mémoire des hommes et des animaux. Je les vois s’empêtrer dans
l’écorce morte des arbres tombés tout autour.
"Et il n'est pas encore suffisant d'avoir des
souvenirs. Il faut pouvoir les oublier, quand ils sont nombreux, et il faut
avoir la grande patience d'attendre qu'ils reviennent. Car les souvenirs ne
sont pas encore ce qu'il faut. Il faut d'abord qu'ils se confondent avec notre sang,
avec notre regard, avec notre geste, il faut qu'ils perdent leurs noms
(...)."