jeudi 31 mai 2018

SC - La visite (11) Dernier chapitre

11. Un cabinet de dessins






Exposition SERIAL COLLECTOR
L’Imagerie © Didier Frouin-Guillery, 2018
 


Une peinture en couleurs et un ensemble de dessins réalisés d’un seul jet, au marqueur noir, constituent le témoignage d’une pratique de 40 années de dessin improvisé ou “automatique”. Ces dessins ne sont pas sans lien avec la forme projetée par les objets noirs sur le mur d’entrée de l’exposition.




 
Sur l’autre mur de ce cabinet sont déroulés des extraits de maquettes des deux projets de 1% artistique réalisés par Didier Frouin-Guillery ces dernières années. Ces réalisations sont installées de façon définitive et pérenne à la Réserve départementale des musées du Finistère à Quimper, et à l’Ecole publique du Pilier Rouge à Brest.




 
D’une certaine manière, les trois grandes figures en papier noir au-dessus clôturent l’exposition. Elles sont dérivées des trois caractères chinois signifiant le mot ART.





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Les “invités” de l’artiste :

-      Animaux rayonnés, tableau d’histoire naturelle, Emile Deyrolle, Paris, années 20
-      Le Tromphal rayé, extrait de La Faune de Mars, Mœbius, 2006 - Page du Guide des enfants de l’exposition Mœbius-Transe-Forme, Fondation Cartier, Paris, 2010
-      Cartes d’expositions, Guillaume Pinard, Roland Topor, Galerie Anne Barrault, Paris





Extraits de publication des livres et des images
de l’artiste sous les éditions singulier, multiple
Exposition SERIAL COLLECTOR
L’Imagerie © Didier Frouin-Guillery, 2018
 





mercredi 30 mai 2018

SC - La visite (10)

10. Du déplacement et des voyages





Exposition SERIAL COLLECTOR
L’Imagerie © Didier Frouin-Guillery, 2018
 


Six triptyques, ici consacrées à Arles et à Venise, composent un mur purement photographique.




Sur le mur contigu, sont dispersés des échantillons de collections d’images, d’objets et de photos familiales, ayant tous voyagé dans l’espace et le temps, du Maroc au Japon en passant par Madère. Ils entourent les deux derniers triptyques photographiques de l’exposition.

 



Des sacs de café sortis d’une collection du monde entier tapissent le mur voisin qui reçoit ici le dernier vieux tableau scolaire Rossignol de l'exposition. Il met en scène deux éléphants dans un décor de jungle d’image d’Epinal.

 


C’est aussi la dernière étape de la figure de l’éléphant que l’on suit depuis le début de l’exposition : croqué dans la gravure flamande inspirée de Bosch au chapitre 3 ; poinçonné dans le poster rouge emprunté à l’artiste Félix González-Torres sur le mur des yeux (chapitre 6) ; et objet touristique empêtré dans un amas de lianes VHS dans l’espace de l’enfance et de la famille (chapitre 5).

 



Sept sculptures ponctuent les principaux chapitres de ce grand livre d’histoires. Dans cet espace du voyage, une ville archéologique imaginaire, posée sur un grand socle blanc, vient clore le parcours de ces assemblages.
 
Elle s’apparente à une ville africaine aux constructions de terre. Mais elle fait plus certainement référence à la capitale inca de Cuzco, ville dont la rigoureuse ordonnance carrée et symétrique s’organisait selon les quatre points cardinaux. Ce dernier assemblage nous renvoie à l’histoire péruvienne qui est en jeu au premier chapitre de l’exposition.



 
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Les “invités” de l’artiste :
 
-      Pérou-Maroc-Touriste en bateau, patron de peinture (années 1950)
-      Carte de vœux, collage sur papier Japon, Vera Székely, sculpteur, Janvry, 1994
-      Géoglyphe du Pérou, dit Ligne de Nazca
-      MAROC, aquarelle de couverture , Berthommé Saint-André – auteur J.-L. Miège, éditions B. Arthaud, Paris, 1952
-      Noa Noa voyage de Tahiti, photographie de l’artiste dans l’exposition Gauguin l’Alchimiste, Grand Palais - Galeries nationales, Paris, 2017
-      Planisphère Colonies françaises, carte n°22 bis, Paul Vidal de Lablache, Librairie Armand Colin, Paris, 1948
-      Pneu Vélo, plaque publicitaire métallique Dunlop, années 1950
-      La Forêt vierge, tableau scolaire d’élocution n°45, éditions André Rossignol, Montmorillon, 1953






mardi 29 mai 2018

SC - La visite (9)

9. De la mémoire de nos visites d’expositions





Exposition SERIAL COLLECTOR
L’Imagerie © Didier Frouin-Guillery, 2018
 


Sur un mur de 5 m par 3, un damier de quatre cents cartons d’invitations, collectés sur plus de 30 années, questionne la mémoire de nos propres visites d’expositions.
En jouant librement de toutes sortes de correspondances, il déplie et compose un grand poème visuel sous la forme d’un collage vagabond.














 

lundi 28 mai 2018

SC - La visite (8)

8. De la reproductibilité





Exposition SERIAL COLLECTOR
L’Imagerie © Didier Frouin-Guillery, 2018
 


Six triptyques photographiques touchant à la lumière, à la photographie et au cinéma, dialoguent, comme dans un musée, avec différents types d’images et d’objets.






On trouve dans cet espace des supports variés d’enregistrement, de reproduction et de copie : bande magnétique, bande perforée de programmation, journal de presse, affichette, image offset, plan, circuit imprimé, disque, cassette, trois générations de disquette, diapositive, plaquette de stéréoscope, bobine de film, cdrom, et autres curiosités…
Un mannequin féminin, étrangement costumé dans des chutes de bobines de cinéma, veille sur cette mémoire.
 




Sur le mur contigu, un moniteur fait défiler le diaporama DiAgonales qui présente la deuxième correspondance photo “père et fils” avec Adrien, sous la forme de 32 diptyques (3 min). Les tirages de trois de ces DiAgonales sont épinglés en regard du diaporama.

A côté, La Mouche acrobatique est un petit film documentaire muet de 1910 réalisé par le naturaliste anglais Frank Percy Smith. Il renvoie à un jeu que pratiquait l’artiste dans son enfance.

Comme les grands dessins au-dessus qui l’accompagnent, le graphisme des insectes du film et leurs silhouettes noires annoncent les caractères propres aux dessins du “cabinet” qui fait suite à cet espace.
 
 
 


Exposition SERIAL COLLECTOR - L’Imagerie
Série DiAgonales et dessins
© Didier Frouin-Guillery –Adrien Frouin, 2018
 
 
 
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Les “invités” de l’artiste :
 
-      Planches de 4 tests de Rorschach
-      Marylin (Salades), Pierre Denan, estampe offset, Mouvement 19, Paris, 2002
-     L’Artiste ! François Mitterrand, photographie de Thierry Chesnot , Libération (1988)
-      Léo Ferré, pochette d’album, photographie de Jean-Pierre Lenoir
-      Grotte du Pech Merle, carte de vues touristiques pour stéréoscope Lestrade
-      Le premier appareil photographique du monde, carte postale, Musée Nicéphore-Niépce – Musée de la photographie, Chalon-sur-Saône
-      Portrait peint sur image radiologique de crâne (boîte lumineuse), photographie tirée de l’exposition Persona – Etrangement humain, Musée du Quai Branly, Paris
-      Clichés de scanner cérébral
-      Affiche con-con & ses avatars, exposition de Guillaume Pinard, artiste peintre indisciplinaire, Galerie Artem, Quimper, 2002
-      Dessin d’architecture métallique, Adrien Frouin
-      Dessin de dinosaure, Adrien Frouin
-      Tableau d’histoire naturelle, Reptiles jurassiques : Géologie par M. G. Colomb, Hachette et Cie Éditions, Paris, années 30
-      La Mouche acrobatique, film documentaire muet (3 min), Franck Percy Smith, naturaliste anglais
 
 
 


 

 

dimanche 27 mai 2018

SC - La visite (7)

7. D’autres curiosités photographiques


 


Exposition SERIAL COLLECTOR
L’Imagerie © Didier Frouin-Guillery, 2018
 

 
Précédant six grands triptyques photographiques, l’envers d’une étiquette de vêtement de 10 cm devient une image de un mètre. Cette photographie invitant au voyage se présente comme un grand tableau que ne renierait pas la peinture.




 


Au fil du temps, la photographie a pris une place majeure dans le travail de Didier Frouin-Guillery qui se définit comme un “chasseur-cueilleur” d’images. Sa pratique s’énonce dans un double mouvement. Observateur de tous les événements du quotidien, le photographe fait de ses captures de choses anodines, ou qu’on ne voit plus, des curiosités poétiques à interroger.

Il est aussi guetteurdans les divers espaces du monde de l’art, attentif aux visiteurs tout autant qu’aux œuvres.








samedi 26 mai 2018

SC - La visite (6)

6. Des yeux et des regards
  

 


Exposition SERIAL COLLECTOR
L’Imagerie © Didier Frouin-Guillery, 2018
 


Sur un mur aux éléments très divers, la figure emblématique des yeux tourne autour de six triptyques photographiques qui consacrent aussi les yeux comme sujet. Après les anciens tableaux scolaires d’histoire et de vocabulaire placés dans les chapitres précédents, d’anciennes planches d’études anatomiques sur l’œil et la vision marquent les angles de cette composition spatiale.





Sur le mur d’en face, une frise rouge d’une dizaine de mètres accueille et distribue, dans des pochettes géantes d’archives, une collection de regards d’affiches de cinéma. Recadrée simplement par pliage, chaque affiche est glissée dans une pochette. En jouant avec les quatre soufflets de la pochette, chaque regard est placé à des hauteurs différentes, et cet ensemble étagé trace comme une ligne paysagère.





Le travelling de ce mur “rouge” fait aussi écho au long mur qui est à son opposé dans cette salle, celui du plan fixe de La Laitière qui garde les yeux baissés et dont on ne pourra jamais croiser le regard.
 



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Les “invités” de l’artiste :
 
-      L’œil, planche anatomique des Laboratoires Laboz
-      La Vision, documentation pédagogique, éditions André Rossignol, Montmorillon, 1953
-      Poster rouge de l’artiste Félix González-Torres, 1992 (avec 3 poinçons d’éléphant)
-      La Joconde, Léonard de Vinci, boîte de puzzle 1000 pièces sur poster
-      Une collection de regards, affiches de cinéma de l’association Gros Plan, Quimper








vendredi 25 mai 2018

SC - La visite (5)

5. De l’enfance et de la famille





Exposition SERIAL COLLECTOR
L’Imagerie © Didier Frouin-Guillery, 2018



Six triptyques photographiques s’intègrent à un ensemble d’images et d’objets souvenirs autour de l’enfance, de la famille, et de l’environnement domestique de Didier Frouin-Guillery. Ici se répondent en un même plan, comme dans un inventaire à la Prévert ou à la Perec, les œuvres du photographe, des photos de famille, des reproductions d’œuvres, des dessins d’enfant, des jouets détournés, un objet touristique (un éléphant de salon en céramique noyé de bandes magnétiques), des peintures d’amateur, des travaux d’aiguille et des extraits d’études à la gouache réalisées par la mère de l’artiste qui enseignait la broderie marocaine.

Le moniteur vidéo présente le diaporama Doubles vues, une correspondance visuelle “père et fils” sous la forme d’un marabout bout de ficelle photographique déroulé entre l'artiste et son fils Adrien (9 min).



 
A côté de toutes ces pièces-témoins, deux échantillons de la collection des collections de l’artiste font tableau. Tableau de moutons de sèche-linge, et “peinture” de lingettes de lave-linge voisinent avec l’image d’une impression de vêtements d’enfant résultant de la décoloration solaire d’un grand fond d’aquarelle bleu ciel.


 

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Les “invités” de l’artiste :

-      Le Salon, tableau scolaire d’élocution n°5, éditions André Rossignol, Montmorillon, 1953
-      Nu bleu III, Henri Matisse, carte postale du MNAM - Centre Pompidou, et jouet d’enfant, pantin de carton jaune découpé et cousu par Muguette Frouin (1955)
-      Fleur, broderie Glazig, Dominique Labory
-      Main aux doigts de feuilles avec oiseau, linogravure, Marine Frouin
-      Deux dessins de Suzanne Baron-Frouin (personnage à la glue bleue pailletée et dessin au feutre orange)
-      Dessins sur carré de serviette, dialogue graphique de Suzanne avec l’artiste
-      Tigre au chat – Femme à la colombe, peintures de Christiane Demange
-      L’Angelus de Millet – Paysage anglais, illustrations encadrées, 1946 et 1970
-      Etudes de broderies marocaines (1954) – Composition aux buvards roses sur calque (1954) – Canevas au faisan (1988), Muguette Frouin
-      Couverture de Télérama, Sexe féminin, tout ce qu’on nous a caché, illustration de Loran Stosskopf, 2018
-      Oiseaux, dessins encadrés (Mexique – Egypte – planche d’Histoire naturelle)
-      Oiseaux – Chat à l’oiseau, peintures de Célia Frouin



 

jeudi 24 mai 2018

SC - La visite (4)

4. Un cabinet de curiosités photographiques





Exposition SERIAL COLLECTOR
L’Imagerie © Didier Frouin-Guillery, 2018
 


En tant que photographe, Didier Frouin-Guillery entame systématiquement, après ses prises de vue, un travail de montage de trois ou deux images. Ses triptyques et ses diptyques constituent de curieuses associations ou des arrangements inédits. Les montages jouent d’allers-retours de sens et d’énigme entre un sujet et sa photographie, et entre les photographies à l’intérieur de chacun de ces ensembles ternaires ou binaires.
 




Au sein de chaque composition, on peut chercher des correspondances de sujets ou d’histoires, de lieu ou de temps, et des accords, ou des oppositions, plastiques (ligne, forme, couleur, composition…). Chaque montage constitue une sorte de haïku visuelet poétique qui concentre et déroute en même temps le regard.