mercredi 6 décembre 2017

Dérive





 
Dérive, diptyque photo,
extrait de la série DiAgonales,
© Adrien Frouin - Didier Frouin-Guillery, 2017
 





Une ou plusieurs personnes se livrant à la dérive renoncent, pour une durée plus ou moins longue, aux raisons de se déplacer et d’agir qu’elles se connaissent généralement, aux relations, aux travaux et aux loisirs qui leur sont propres, pour se laisser aller aux sollicitations du terrain et des rencontres qui y correspondent. La part de l’aléatoire est ici moins déterminante qu’on ne croit : du point de vue de la dérive, il existe un relief psychogéographique des villes, avec des courants constants, des points fixes, et des tourbillons qui rendent l’accès ou la sortie de certaines zones fort malaisés.

 
Guy Debord, Théorie de la dérive, texte publié dans les revues Les Lèvres nues n°9, décembre 1956 et Internationale Situationniste n°2, décembre 1958.