mercredi 27 décembre 2017

L'appeau des choses







L'appeau des choses, diptyque photo,
© Didier Frouin-Guillery, 2017
 


 
 
La peau des choses est tendue vers la lumière jusqu’à l’extrême. Des mots sont prêts à percer sous cette enveloppe. Des appeaux ont brisé le silence, ils scintillent à nos pieds. Que reste-t-il d’obscurité quand on soulève le drap de la mémoire ?

D. F-G.






vendredi 22 décembre 2017

Sans quitter sa place






Sans quitter sa place, triptyque photo,
extrait de la série Arles
© Didier Frouin-Guillery, 2017
 



Lever les yeux, se regarder les yeux dans les yeux, baisser les yeux…
 
 
 
 


 

lundi 18 décembre 2017

Acqua alta






Acqua alta, triptyque photo,
extrait de la série Venise
© Didier Frouin-Guillery, juin 2017
 


 
Le flot montant des poissons visés par les goélands, depuis leur perchoir, est celui des touristes piégés en bas dans la nasse géante de la Place Saint-Marc…






Sur une place, à Paris, Bordeaux ou Milan
© DFG, 2017
 




Après les Non-lieux théorisés par l’anthropologue Marc Augé en 1992, Michel Lussault développe la question des hyper-lieux dans son ouvrage Hyper-lieux, Les nouvelles géographies de la mondialisation, éditions du Seuil, Paris, 2017. Venise est un des exemples du phénomène que traite ce géographe, à côté d’autres villes comme Dubaï, New York ou Paris, avec leurs places célèbres, et d'autres lieux, gares, aéroports, lieux culturels et commerciaux... Sans doute ne serait-il pas d’accord avec la métaphore du piège que j'évoque ici…


 
 
 

 

jeudi 14 décembre 2017

Last dream






Rêver, dessin numérique,
série des Nulle part
© Didier Frouin-Guillery, 2007-2017
 


Dernière page de la série des Nulle part… 

Les cinquante quatre images publiées dans ce cadre ont été extraites d’un ensemble d’une centaine de dessins conçu et réalisé à l’origine pour le concours du 1% artistique de la Maison de l’enfance du Pays Glazik, construite à Briec (Finistère) par l’architecte Michel Grignou. Les deux autres artistes sélectionnés pour ce concours ont été Mathilde Kerdilès et Hervé Le Nost. 

Commencée en mars 2017 avec Y a-t-il un juste milieu, où se trouve enfermé un curieux et aventureux personnage, cette histoire de Nulle part, pas toujours enfantine, se termine aujourd’hui par sa mise en sommeil et son échappée belle. 

La déclinaison des légendes de Nulle part est issue de la mise en boîte Nulle part est un émoi (Emoi, octobre 2017). Cette phrase, associée à l’édition d’un multiple, a rebondi un jour par hasard sur un de ces dessins, les autres ont suivi, avec régularité et insistance, sans que je sache ni comment ni pourquoi…





dimanche 10 décembre 2017

Hospitalités






Entrée et sortie, triptyque photo,
extrait de la série Silence !
Hôpitaux de Quimper et de Rennes
© Didier Frouin-Guillery, 2017
 



En descendant sur un brancard les cinq étages de l'hôpital, par un dédale de couloirs, il voit défiler au plafond toutes sortes d’appliques et de grilles. Il se dit qu’il en ferait bien une nouvelle série photographique…
 
La lumière n’est pas encore tamisée quand il arrive au bloc opératoire. Il s’allonge nu sur un billard étroit, on lui attache les mains et les pieds, au cas où. On lui rajoute des repose-bras, car ce billard est vraiment très étroit, et il apprécie ce confort improvisé. Puis on le couvre d’un drap, et on lui pose sur le corps une étrange plaque noire, lourde et souple, sauf à l’endroit du cœur, des jambes et de l’aine par où passent les tubulures et les sondes, deux à l'aine droite, une par la gauche. Pour rester conscient et coopératif avec le médecin, il n’est pas sous anesthésie, mais sous sédatifs et morphine qui seront injectés autant que nécessaire, à chaque fois qu’il dira que la douleur est trop forte…
 
Il suit toutes les étapes de l’intervention sur un écran géant, il pense à un studio de télévision. Sur les bordures de cet écran, sont incrustés de multiples petits tableaux de colonnes de chiffres, et des ensembles de lignes sinusoïdales qui progressent et dansent comme sur une partition de musique sérielle ou électro-acoustique. L’écran est partagé en deux grandes fenêtres centrales qui lui rappellent la composition de ses diptyques photographiques.
 
Sur la moitié droite de l’écran se déroule en temps réel le film radio de toute l’opération. Sur la moitié gauche, il voit les images de son cœur superbement reconstitué en 3D. La veille, il a passé une échographie transoesophagienne et un scanner pulmonaire dont les images de volume et de coupe servent à cette reconstruction en trois dimensions. La reconstitution participe, au millimètre près et en profondeur, au repérage précis de points visés par l’opération.
 
Il voit alors son cœur dans plusieurs nuances de gris, en volume et en suspension sur un fond noir. Le cœur se tourne et se retourne dans tous les sens. Dans un box vitré au fond de la salle, un opérateur informatique manipule les images demandées et pilotées par le cardiologue ; ils communiquent tous deux par micro.





Plié-déplié, diptyque photo,
extrait de la série Silence !
Hôpital Pontchaillou, Rennes
© Didier Frouin-Guillery, 2017
 


Tout au long du travail, des chapelets de gommettes de couleurs noire, grise, rouge, orange et jaune viennent se greffer sur le volume cardiaque. Il pense à un jeu de go inédit pour lequel un code couleurs tracerait des lignes frontières à la stratégie mystérieuse ; alors qu’il ne s’agit que de marquer l’intensité des fréquences qu’utilise le médecin sur sa machine.
 
A chaque moment décisif, il entend cette énigmatique et triple commande : Stimulation - Gel - Ablation. Et juste après le déclenchement d’un bourdonnement prolongé, il ressent une douleur plus ou moins grande qui monte dans son thorax. Il fait signe comme il peut, avec les pieds, avec le bras, on lui apaise cette douleur avec un peu plus de morphine, il remercie dans un murmure. Cette commande est répétée au micro cent quarante fois. Elle précède tous les tirs pratiqués par le chirurgien pour brûler les points de diffusion des désordres électriques de son cœur.
 
Sur son ordinateur, l’opérateur joue, comme un architecte, de plusieurs projections, perspectives et points de vue sur le cœur. En passant d’un point de vue extérieur à un point de vue intérieur, le regard saute d’une image d’astéroïde désert, c'est-à-dire sans rose ni renard, à la vision d’une grotte curieusement lisse et nue.
Et dans d’étranges et incessants retournements d’images, il n’est pas étonnant de croiser ici les formes molles de Dali, là quelques sculptures de Jean Arp, et même des nanas de Niki de Saint Phalle, quand, au final, l’opérateur synthétise les étapes du travail du médecin en ajoutant des couleurs pop art sur une série de cœurs rangée en damier sur l'écran.
 
A la fin, à tendre le cou vers ces images pendant les six heures d’opération, il a un torticolis, mais il n’a pas vraiment vu le temps passer.
Avant de remonter dans sa chambre, il dit au chirurgien, en lui racontant ses visions, qu’elles n'ont pas pour cause la morphine, mais bien le trop-plein de sa mémoire artistique !






samedi 9 décembre 2017

Tout contre






Tout contre, dessin numérique,
série des Nulle part
© Didier Frouin-Guillery, 2007-2017
 






mercredi 6 décembre 2017

Dérive





 
Dérive, diptyque photo,
extrait de la série DiAgonales,
© Adrien Frouin - Didier Frouin-Guillery, 2017
 





Une ou plusieurs personnes se livrant à la dérive renoncent, pour une durée plus ou moins longue, aux raisons de se déplacer et d’agir qu’elles se connaissent généralement, aux relations, aux travaux et aux loisirs qui leur sont propres, pour se laisser aller aux sollicitations du terrain et des rencontres qui y correspondent. La part de l’aléatoire est ici moins déterminante qu’on ne croit : du point de vue de la dérive, il existe un relief psychogéographique des villes, avec des courants constants, des points fixes, et des tourbillons qui rendent l’accès ou la sortie de certaines zones fort malaisés.

 
Guy Debord, Théorie de la dérive, texte publié dans les revues Les Lèvres nues n°9, décembre 1956 et Internationale Situationniste n°2, décembre 1958.



 

 

dimanche 3 décembre 2017

Enfants






Enfants, dessin numérique
série des Nulle part
© Didier Frouin-Guillery, 2007-2017
 






jeudi 30 novembre 2017

Eclos






Eclos, dessin numérique,
série des Nulle part
© Didier Frouin-Guillery, 2007-2017






lundi 27 novembre 2017

Les fils d'Ariane






Les fils d’Ariane, triptyque photo,
© Didier Frouin-Guillery, 2017
 




Es-tu sûr que nous allons dans la bonne direction ?






vendredi 24 novembre 2017

A l'écart






A l’écart, dessin numérique,
série des Nulle part
© Didier Frouin-Guillery, 2007-2017







mardi 21 novembre 2017

Reine d'un jour







Reine d'un jour, diptyque photo,
extrait de la série DiAgonales,
© Adrien Frouin - Didier Frouin-Guillery, 2017
 




Les enfants seuls plantent un bâton dans le sable, le changent en reine et éprouvent l’amour.

Antoine de Saint-Exupéry, Citadelle, éditions Gallimard, 1948






samedi 18 novembre 2017

Anagrammes







Anagrammes, triptyque photo,
extrait de la série Arles
© Didier Frouin-Guillery, 2017
 



Carte / Trace / Ecart







mercredi 15 novembre 2017

Chevaux de Troie






Chevaux de Troie, triptyque photo,
© Didier Frouin-Guillery, 2017




Je me suis reculé bien loin, plus loin que les chevaux du Parthénon… jusqu’au dada de mon enfance, le bon cheval de bois.

Gauguin, Diverses choses, 1896-1897






samedi 11 novembre 2017

Rouler






Rouler, dessin numérique,
série des Nulle part
© Didier Frouin-Guillery, 2007-2017
 






mercredi 8 novembre 2017

Plonger




 
 
Plonger, dessin numérique,
série des Nulle part
© Didier Frouin-Guillery, 2007-2017
 







samedi 4 novembre 2017

Percer






Percer, diptyque photo,
© Didier Frouin-Guillery, 2017
 



A force de goutter sur la pierre la lumière a fini par la percer.








mardi 31 octobre 2017

Les marcheurs






Les marcheurs, diptyque photo,
extrait de la série DiAgonales,
© Didier Frouin-Guillery - Adrien Frouin, 2017
 




Les seules pensées valables viennent en marchant. (Nietzsche)






vendredi 27 octobre 2017

Stationner






Stationner, dessin numérique,
série des Nulle part
© Didier Frouin-Guillery, 2007-2017







mardi 24 octobre 2017

Grimper






Grimper, dessin numérique,
série des Nulle part
© Didier Frouin-Guillery, 2007-2017








vendredi 20 octobre 2017

Les supporters






Les supporters, diptyque photo,
© Didier Frouin-Guillery, 2017
 



Le sourire de la Joconde n'est pas fait pour les stades. 






mardi 17 octobre 2017

Silence






Silence, triptyque photo,
© Didier Frouin-Guillery, 2017
 



Ecouter la lumière, trouver le silence…
 
 
 
 
 
 
 

dimanche 15 octobre 2017

S'atteler




 
 
S’atteler, dessin numérique,
série des Nulle part
© Didier Frouin-Guillery, 2007-2017
 







vendredi 13 octobre 2017

Rebondir





 
 
Rebondir, dessin numérique,
série des Nulle part
© Didier Frouin-Guillery, 2007-2017
 






mercredi 11 octobre 2017

Regarder





 
 
Regarder, dessin numérique,
série des Nulle part
© Didier Frouin-Guillery, 2007-2017
 







dimanche 8 octobre 2017

Les yeux de verre





 
 
Les yeux de verre, diptyque photo,
extrait de la série DiAgonales,
© Didier Frouin-Guillery - Adrien Frouin, 2017
 




Les chinois voient l'heure dans l'œil des chats. (Charles Baudelaire)







jeudi 5 octobre 2017

La lutte





 
 La lutte, diptyque photo,
© Didier Frouin-Guillery, 2017
 

 

 
En vain ai-je lutté. Rien n'y fait. Je ne puis réprimer mes sentiments. Laissez-moi vous dire l'ardeur avec laquelle je vous admire et je vous aime.
 
Jane Austen, Orgueil et préjugés
 
 
 
 
 

mardi 3 octobre 2017

Un petit matin d'éternité






Un petit matin d’éternité, triptyque photo,
© Didier Frouin-Guillery, 2017
 




Ce matin-là, tu es parti à l’aube jeter tes lignes et relever tes casiers. Ton vieux dériveur, un quat’vingt des années 60, te servait de bateau de pêche jusqu’à ce que tu construises un bon grand bateau en bois ; alors tous ces matins-là, tu descendais la cale de Larvor avec ton annexe pour rejoindre ton Pen Glaz, le fièrement bien nommé.

 
Ce matin-là, tu as retrouvé ton jeune chat siamois tout noir et tout luisant ; la nuit, il avait exploré la cale et plongé dans un seau de goudron abandonné par un pêcheur. Tu l’as sauvé en dégraissant patiemment son poil, ses yeux et ses oreilles, avec du beurre.

Ces matins-là, ton chat te suivait et sautait dans le bateau pour accompagner ta partie de pêche. Il revenait toujours assis à l’avant du bateau, tel une figure de proue ; il était aussi prêt à sauter dans l’eau pour revenir plus vite à terre quand il nous apercevait sur la plage.

Ce matin-là, alors que depuis trop longtemps tu étais égaré dans les brouillards de ta mémoire, tu as pris une dernière fois le Pen Glaz et tu as trouvé une mer de ciel sans brume et sans nuages pour nous quitter dans un dernier souffle…

 
 


 
 
Au banjo, Marcel,
mon (beau-)père de cœur...
20 janvier 1925 – 20 septembre 2017